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Storytime : Mon premier 
NaNoWriMo
NaNoWriMo

Le sport est marqué par les JO, la mode par la fashionweek… et l’écriture, par le NaNoWriMo. Voici mon retour d’expérience sur ce challenge !

Qu'est-ce que le NaNoWriMo ?

Aussi abrégé sous le terme de NaNo, le NaNoWriMo est un challenge d’écriture à l’international.

Ce n’est pas un concours, à la clef, il n’y a rien à gagner. Le National Novelist Writing Month (Mois National de l’Écriture de Roman)

Le but, en tant qu’auteur.trice est simple : écrire 50.000 mots (l’équivalent d’un roman classique pour adulte) entre le 1er novembre minuit et le 30 novembre 23h59.

Soit une moyenne de 1.500 – 1.800 mots par jour, ce qui correspond à environ une à deux heures d’écriture par jour. Eh oui, c’est un sacré challenge !

2019... Le jour où j’ai craqué

Je savais que le NaNo existait depuis quelques années déjà, mais je ne m’étais jamais lancé.

Entre la peur d’échouer, le manque de temps à cause de mes études universitaires qui me demandaient beaucoup d’investissement, j’avais tout juste le temps qu’écrire, ce n’était pas pour me lancer dans un projet de roman ! D’autant qu’à cette époque, je m’épanouissais plus, dans mon écriture, avec le format des nouvelles.

 

Et puis… il y a eu un déclic. Je venais de rentrer dans mon Master spécialisé en Rédaction Professionnelle, l’hiver arrivait avec l’envie d’écrire, mais surtout, de me challenger.

C’est alors que je me suis souvenue du NaNo. C’est naturellement que je me suis dit « Et pourquoi pas ? Après tout ! ».

Alors que je me suis lancée.

Sauf que...

1er novembre

Quand j’ai décidé de participer au NaNo, nous étions le 25 novembre. Oui. Cinq jours seulement avant le début du challenge. Et je n’avais strictement aucune idée de ce que j’allais bien pouvoir écrire. Alors que je me suis creusé la tête pendant trois jours, à chercher une idée, un thème à aborder…

J’avais réalisé mon chapitrage, tout allait pour le mieux… mais ça manquait de magie. Poubelle de trois jours de travail pour tout recommencer en moins de 48 h. C’était tendu…

… jusqu’au premier novembre. Je savais à peu près où je voulais aller, et comment, alors je me suis lancée dans l’écriture en me disant que je finirai de construire les passages encore flous directement sur le tas

Spoiler alert : ce n’était pas une bonne idée.

Puis j’ai écrit tous les jours. Quand j’en manquais un, je le rattrapais le lendemain. Jour après jour, je voyais mes personnages prendre vie, mon histoire se dérouler… jusqu’à atteindre 50.000 mots avec deux jours d’avance : j’avais réussi mon challenge !

 

Et après ?

C’est après que les choses se sont gâtées. Je suis sortie du NaNo très fière, mais aussi très fatiguée. C’était la première fois depuis des années que j’avais un rythme d’écriture aussi intense.

D’autant que le travail sur ce roman ne s’arrêtait pas là ! Durant le NaNo, j’avais décidé de transformer un stand alone (un tome unique) en trilogie.

S’en sont suivi deux années de réécriture, avec des séances de travail parfois espacées de plus de six mois, notamment à cause de blocages aussi divers que variés (intrigue, incohérence, etc.). Les retours de mes bêta-lecteurs sont bons, à très bons, mais je ne suis pas satisfaite. J’ai l’impression de passer à côté de mon projet, de l’essentiel

 

Début 2022, je me mets comme objectif de revoir le roman pour savoir où ça bloque… Le verdict est sans appel : il faut que je me penche sur mon worldbuilding (construction d’univers) et notamment sur mon système de magie de manière sérieuse. Cela fait, je me rends compte que pour avoir le roman que j’ai vraiment en tête, il me faudrait ajouter près de onze chapitres, soit entre 25.000 et 35.000 mots. Je m’y attelle… jusqu’à bloquer de nouveau.

La simple idée de retravailler sur ce projet me donne la migraine, me décourage, je laisse trainer…

 

J’ai abandonné ? Après tout ce travail !?

Qu’est-ce que j’ai appris ?

Non ! J’ai simplement décidé de laisser ce projet en pause, le temps qu’il murisse un peu. Après trois années à travailler presque exclusivement dessus, j’ai appris beaucoup et réalisé et que j’avais aussi fait énormément d’erreurs.

Je sentais que j’avais besoin de laisser ce roman reposer quelque temps pour mieux revenir dessus, quand je serai prête, mais aussi armée comme il faut : une pâte à brioche, il fallait laisser reposer la pâte pour espérer avoir une bonne pâtisserie.

  1. À me faire confiance. Je suis capable d’écrire de belles scènes sans pour autant tout prévoir de A jusqu’à Z.

  2. Je sais comment je dois écrire. Partir à l’aveuglette me demande trop de travail par la suite, alors qu’en réfléchissant mieux au départ, je peux m’éviter pas mal de déconvenues. Je ne suis pas jardinière, ni architecte pour autant, mais paysagiste.

  3. Ne pas négliger le worldbuilding. Jamais.

Est-ce que j’ai refait un NaNoWriMo ensuite ?

Et tu referas un NaNo un jour ?

J’en ai refait deux ! J’ai réussi à compléter mon NaNo en 2019, 2020 et 2021. En 2022, sur un tout autre projet (que j’avais bien préparé cette fois-ci !), j’ai tenté de nouveau l’expérience… et j’ai complètement échoué. Non parce que c’était trop dur… mais parce que j’avais suffisamment confiance en mon projet, en mes idées et que j’avais trouvé un autre rythme qui me convenait.

Je n’ai pas ressenti le besoin de faire un NaNo pour finir ou avancer dans ce projet. Je sais pertinemment que j’arriverai à bout de ce roman, mais aussi qu’il sera le plus abouti, le plus travailler et plus intéressant tant d’un point de vue esthétique que littéraire.

Certainement ! L’émulation et l’ambiance du mois de novembre lorsqu’on participe au NaNo est vraiment particulière et très stimulante. Un jour, je refais un NaNo, pour sûr ! Quand, c’est une toute autre question…

Un conseil pour ceux qui voudraient tenter l’expérience ?

Préparer votre projet avant de vous lancer tête baissée. Cela vous évitera pas mal de travail évitable ensuite.

Entourez-vous de personnes qui vous soutiennent dans votre challenge et dans votre projet : c’est suffisamment complexe comme cela pour en plus s’entourer de personnes qui ne vous encouragent pas !

Prenez du plaisir ! Si écrire devient une torture pendant ce challenge, n’hésitez pas à prendre des pauses, à vous écouter, voire même à abandonner ! Il n’y a aucune honte à cela ! Le but est de se challenger, mais aussi de prendre plaisir à créer.

Limites sans cesse repoussées, Plaisir infini, Écriture. – Pierre Bottero