Journée internationale de l’alphabétisation – Une lutte à ne pas sous-estimer

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Une lutte à ne pas pas sous-estimer

Dans notre époque moderne, il peut sembler étrange quune journée soit dédiée à lalphabétisation. Et pourtant… il suffit de regarder les chiffres pour comprendre quil y a, dans ce domaine, encore beaucoup de chemin à parcourir.

L’alphabétisation mondiale en chiffres

En 2021, à l’échelle mondiale, le taux dalphabétisation est de 87 %.

Si certains pays, comme la France ou lEspagne affiche des taux de 99 %, ce nest pas le cas de nombre d’états.

Pour nen citer que quelques-uns…

 LAfghanistan, 37 % en 2021

Le Mali, 31% en 2020

Le Tchad, 22% en 2016.

Ces inégalités entre pays ne sont que renforcées si on sintéresse aux disparités entre homme et femme, car, oui, il y a une différence.

En 2020, le taux dalphabétisation des hommes au Mali était de 40 %… contre 22 % pour les femmes. 

En 2016, le taux dalphabétisation des hommes au Tchad était de 31 %… contre 14 % pour les femmes. 

En 2021, en Afghanistan, cest un taux à 52 % pour les hommes, de 23 % pour les femmes. Pratiquement du simple au double.

Alphabétisation : Ce qu'en dit l’Histoire

Ce sont pour ces raisons que la journée internationale de lalphabétisation est si importante. Donner la possibilité de savoir lire et écrire à des êtres humains est un facteur de développement déterminant, aussi bien à l’échelle individuelle qu’à l’échelle planétaire. Il suffit de regarder lHistoire pour le comprendre

Les historiens placent la fin de la Préhistoire aux alentours de 3000 av. JC, date supposée de lapparition de l’écriture en Mésopotamie. En posant par écrit sur des tablettes dargile leurs transactions comptables et, plus tard, leurs mythes et traditions, les peuples ont pu considérablement croître : en plus de soulager leur mémoire, ce système permettait de transmettre aux générations suivantes les savoir-faire et les mœurs

Les savants et érudits de l’époque pouvaient affiner leurs recherches, revenir dessus les jours suivants… et ainsi réaliser des découvertes qui ont fait progresser leur civilisation.

Bien plus tardivement, en France, au XVIIIe siècle, souvre ce quon appellera le Siècle des Lumières.

Pour libérer de leurs superstitions les populations les plus défavorisées de la société de l’époque, les philosophes et écrivains de cette période poursuivaient un but : instruire cette frange défavorisée… et cette instruction passait par lapprentissage de la lecture et de l’écriture, pour une raison très simple. Un Homme ne sachant lire est facilement manipulable puisquil na pas les compétences pour vérifier ses informations.

En lalphabétisant, lHomme devient capable de réflexion, de prise de recul et danalyse. Comment sest soldée lalphabétisation générale des populations opprimées et exploitées ? La Révolution Française, en 1789. Rien que ça

 De manière bien plus récente, notamment dans certains pays encore en développement, laccès à l’école est interdit pour les jeunes filles. Pourquoi ?

Une fille qui ne sait ni lire ni écrire, cest une fille qui ne se rebellera pas.

Cest une fille qui aura plus de mal à apprendre, à penser par elle-même.

Cest une fille qui sera plus facilement manipulable

Cest une fille qui ne fera pas d’études

Cest une fille qui ne deviendra pas indépendante… 

Cest une fille qui, dans la majorité des cas, restera jusqu’à sa mort enfermée dans une vie que sa famille, son père, ses frères, son mari, lui auront choisi.

Cest une fille à qui, bien quelle soit femme, on a retiré le droit d’être ce quelle est : un être humain.

En bref…

Lalphabétisation de toute la population, quimporte l’âge, quimporte le sexe, est une lutte de tous les instants : ne sous-estimons pas la puissance des mots.

« Dès linstant où elles envisagent la lecture comme une possibilité de troquer l’étroitesse du monde domestique contre lespace illimité de la pensée, de limagination, mais aussi du savoir, les femmes deviennent dangereuses. En lisant, elles sapproprient des connaissances et des expériences auxquelles la société ne les avait pas prédestinées. ». — Laure Adler, Les femmes qui lisent sont dangereuses

 

Source : https://donnees.banquemondiale.org/indicator/SE.ADT.LITR.FE.ZS?most_recent_year_desc=true